©Crédit photo: Fred Patoine

Démarche

Ma peinture exprime une libération des canons esthétiques vers une subjectivité assumée et foisonnante. Une palette de couleurs vibrante parfois dérangeante cohabite avec des visages et des corps déformés provoquant rires et malaises. Je revisite la peinture, le dessin et l’animation en usant de la caricature et du grotesque, ce qui m’amène à une forme de réécriture de l’Histoire de l’art et des femmes-artistes. 
Mon processus est ancré dans la rencontre à l’autre puisque des stratégies comme le dessin à l’aveugle, le détournement du selfie et le dessin performatif sont souvent à la source des images que je construis.

Cette réécriture de l’Histoire de l’art sous un angle féministe m’a amené à reconsidérer des figures mythiques comme Narcisse et Vénus. Récemment, c’est une figure davantage contemporaine à laquelle je m’intéresse : celle de la cowgirl. Cette icône du Farwest, comme la célèbre Calamity Jane, déjouent les règles et se libèrent du carcan de beauté de leur époque. Hors-la-loi, trop souvent restée dans l’ombre, les récits de ces pionnières soulèvent nombre d’enjeux féministes.

Dans mes œuvres récentes, j’use d’anecdotes autobiographiques, d’imageries populaires, d’autofictions, d’archives photographiques personnelles, de rencontres, de gossage d’objets pour réactualiser la libération des canons et les enjeux entourant l’iconographie de « la femme contemporaine ». Mon corpus se bâti désormais autour de mon alter ego : elle est passionnée de banjo, de musique folk, de cinématographie western et elle va à la rencontre de femmes du milieu équestre et agricole.

Qui est la cowgirl québécoise/canadienne ? Voici la question à laquelle je tente de répondre par une esthétique nouvelle, des imageries actualisées et des actions performatives basées sur la rencontre.

Biographie

Je suis née à Montréal en 1990 où je vis et travaille actuellement. Je suis titulaire d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (2019) et d’un baccalauréat en arts visuels, majeure peinture et dessin de l’Université Concordia (2014). J’ai participé à une résidence d’artiste en Russie au musée Hermitage de Saint-Pétersbourg (2012). J’ai aussi été récipiendaire d’une bourse du CALQ en 2022 dans le cadre de la tournée de mon exposition solo Le dessin performatif comme lieu de rencontre en Abitibi-Témiscamingue (2022-2024) ainsi qu’une bourse du Conseil des arts de Montréal, dans le cadre du programme Quand l’art prend l’air (2020). J’ai plusieurs expositions solos à mon actif : Je te regarde. Me vois-tu? (UQAM,2019) en plus de celle présentement en tournée en Abitibi-Témiscamingue mentionnée plus haut, en plus de plusieurs activations publiques de l’Egomaton dans l’espace public (Lac au Castor, Mont-Royal; Parc Lafontaire, Montréal; Foire d’art contemporain de Saint-Lambert). En plus de ces solos, j’ai aussi participé à plusieurs expositions collectives dont ces deux plus récentes: Le chant des sirènes (Galerie Popop, Montréal) et On a beurré du coton (Espace pi2, Montréal).